Court métrage à Chênedet 18-20 oct 2013

jeudi 7 novembre 2013, par Webmestre

Françoise

1/
Vendredi soir 17H30
Au volant de son 4X4, Antoine se dirige sur Chenedet. Déjà il aperçoit les bâtiments.
Murs en granit et toits d’ardoise au milieu de grands chênes touffus. Plus loin, sur la droite, des chevaux sont au pâturage, paisibles.
Une silhouette chemise rouge et pantalon bleu se dessine sur la toile grise du mur en pierres.
Les mains d’Antoine se crispent sur le volant puis sa main gauche s’attarde sur sa nuque.

2/
Vendredi soir 17H34
Jeanne, la scripte, regarde Antoine qui descend de la voiture et lui adresse un signe de la tête.
En arrière plan, une table est dressée devant le gîte, le ciel est dégagé, le café est servi.
L’équipe du tournage est au grand complet.

3/
Samedi matin 9H, grand angle.
Le soleil perce au travers du feuillage. Les cheveux ébouriffés, ses vêtements froissés, Antoine attend au milieu des arbres face à un blockhaus. Assis sur un rocher, sa caméra posée sur le sol, le regard pensif.
C’est l’effervescence autour de lui. Le blockhaus est investit par le metteur en scène qui indique à l’actrice Delphine le parcours qu’elle doit emprunter.
Guillaume son partenaire observe la scène alors que Lucile fait les dernières retouches sur son maquillage.
Jeanne fait l’inventaire : tout est ok .
Marie prend une photo.
« On tourne »

4/
Samedi midi
Gros plan
Les manches retroussées au dessus des poignets, Antoine tient entre ses mains un gros sandwich qu’il mord avec appétit. Une goutte de sueur perle sur son front.
A côté est assise Delphine.
Antoine regarde droit devant lui, Delphine lui jette régulièrement une oeillade.
En arrière plan flouté, une table est dressée et accueille l’équipe pour le déjeuner.

5/
Samedi, juste après le café du midi
Grand angle.
Belle perspective dans cette allée sinueuse bordée d’arbres et couverte de feuilles.
Antoine, couché sur le plateau du travelling, regarde le ciel dans le viseur de sa caméra.
Les muscles des avants bras tendus, il replie ses genoux et contracte ses abdominaux pour se replacer dans l’axe.
Non loin de là, un bouc est au piquet qui fait un bruit de tous les diables.

6/
Samedi 5mn après la fin du café du midi
A grands coups de cornes, le bouc fait basculer la planche qui entraîne Antoine dans sa chute.
Celui-ci rattrape la caméra au vol et lâche un juron :
« Cul de truie de none » d’où sort ce bouc !!

7/
Samedi 5mn05 après la fin du café
Jeanne qui est à proximité du travelling éclate de rire quand Antoine bascule de la planche et
un fou rire s’empare de toute l’équipe.

8/
Samedi 5mn10 après la fin du café
Antoine entreprend de se relever. Jeanne veut l’aider, il la regarde, esquive et éclate de rire à son tour. Le bouc regarde la scène droit dans ses sabots :
« qu’est donc devenu ma biquette ! » se demande-t-il.

9/
Samedi 10 heures du soir.
Delphine est devant un gâteau, bougies allumées, le visage épanoui.
Verre dans une main, dans l’autre main, quelque autre main.
Les membres de l’équipe entonnent le chant rituel en cette occasion.
Antoine est en retrait. Sa main effleure celle de Jeanne.
Tous deux arborent un sourire bienheureux.

10/
Samedi minuit . Grand angle.
La soirée bat son plein.
Monia l’accessoiriste distribue des cotillons. Manoukian dans son rôle de costumier propose chapeaux et perruques aidé de Samuel le perchiste.
Bruno l’ingénieur du son est à la sono.
Antoine a pris Jeanne dans ses bras pour un air de Java.
Lucile et Guillaume tentent l’aventure et se marchent sur les pieds dans un éclat de rire.
En arrière plan, Delphine est assise dans un fauteuil, une assiette dans les mains et s’applique à lécher sur ses doigts, un reste de crème au chocolat, alors que Ludwig attend patiemment dans un coin, deux coupes de champagne à la main.

11/
Dimanche une heure du matin
A travers la fenêtre de la salle à manger maintenant plongée dans l’obscurité, la lune domine pleine et mystérieuse, dans un halo de lumière digne d’Anselme et Gretel.
Au loin s’éloigne deux groupes de silhouettes. Jeanne et Antoine rattrapent l’un d’eux pour disparaître aussitôt dans les profondeurs de la forêt.

12/
Dimanche 9 heures du matin
Serpentins et chapeaux gisent sur le sol. Verres et assiettes trônent aux quatre coins de la table. Miettes et autres tâches décorent la nappe.
Un rayon de soleil traverse les persiennes pour venir souligner quelques tâches de café qu’une mouche et sa copine s’attardent à goûter.
Les mocassins d’Antoine reposent sur le sol.

13/
Dimanche 9H05
« Guillaume, où es-tu ? Coucou, c’est Maman !! »
Antoine, tout habillé, exception faite de ses chaussures, se retourne dans son lit.

14/
Dimanche 9H 08
« Coucou, c’est Maman ! » un peu plus fort cette fois-ci.
Antoine est redressé sur le lit les yeux grands ouverts.

15/
Dimanche 9H11
Une femme chaussée de talons et coiffée d’un chapeau à plumes, debout dans l’encadrement de la porte, balaye du regard le désordre laissé par nos fêtards.
Face à elle, Antoine, pieds nus, cou tendu en avant, les mains sur les hanches.
« Je suis Betty, la mère de Guillaume, Où est donc mon fils ? »

16/
Dimanche 9h20
Au loin Antoine d’un pas pressé, rejoint l’équipe sur le lieu du tournage.
Le bas de ses pantalons laisse entrevoir une chaussette rouge et l’autre noire.
Il est suivi de Betty dont le pas citadin n’est pas très assuré.
En premier plan on voit Lucile une atèle au bras droit, en grande conversation avec Monia.

17/
Dimanche matin sur le tournage.
Une grue se dresse à quelques mètres d’un arbre.
Antoine est dans la nacelle caméra au point face à Delphine assise sur la fourche de l’arbre.
Le tam tam qui raisonne maintenant accompagne Delphine dans la scène du moment.
C’est alors qu’un chant lyrique, à peine élevé jusqu’à la cime des arbres, est interrompu par un grand « C’est quoi ce bordel ?! » « COUPEZ »

18/
Plus de tam tam, plus de chant lyrique : le tournage est interrompu.
Du haut de son perchoir, Antoine est penché les deux bras en appuis sur les bords de la nacelle et regarde Betty, les yeux écarquillés en lâchant un grand « Cul de truie de none ! »

19/
Betty, tout en prenant Guillaume à témoin, balance la chaussure qu’elle vient d’ôter en direction
d’ Antoine. Les autres autour restent stupéfaits.

20/
Dimanche midi
Dehors, à proximité de la salle à manger, Antoine des écouteurs sur la tête gesticule dans tous les sens, poings brandis, yeux fermés. Vraisemblablement sur du Jimmy Hendrix !

21/
Dimanche 13H
Antoine est attablé avec l’équipe.
Chacun prend la parole à tour de rôle ou pas.
« Il faut que tu agisses » lance la scripte à Guillaume.

22/
Dimanche 13H45
Betty près de la grue, un pied chaussé l’autre nu, tel un écureuil le ferait pour des noisettes, cherche dans le tapis de feuilles, sa chaussure manquante.

23/
Dimanche 12H30
Antoine et Guillaume sont à proximité de la grue. Betty est accroupie contre le tronc d’un arbre la tête entre ses mains.

24/
Dimanche soir la nuit est tombée.
Antoine observe Betty.
Pantalon, chaussures basses et pull over, une trousse de maquillage à la ceinture.
Elle poudre le nez de son fils.
A côté, Lucile son bras en écharpe, regarde attentive.