LGL du 14 Avril au Café de Paris

vendredi 22 avril 2016, par Webmestre

Allez tous dans le coffre de sa voiture. C’est là que vous allez les trouver ses très jolis petits livres entièrement réalisés par lui-même du début à la fin, de la rédaction à l’édition en passant par une illustration fine et délicate. Un délicieux travail d’artiste qui nous amène à une réflexion sur le JEU. Sur les enjeux des jeux dits de société , les attentes des joueurs , hors écrans, avec des dés, en récréations enfantines, en addiction, en paris irrationnels...On y rencontre Tolstoï et Dostoïewski...et les joueurs de mots, Prévert et Queneau... Allez-y, vous dis-je, vers ce coffre de voiture. Franck Collin y cache un trésor ciselé, orné d’un filet bleu, ou vert ou rouge.

Tous et toutes en rond. Marie-Anne, Fred, Franck G et Franck C, Roselyne, Arlette, Catherine, Jacinthe, Jacqueline, Françoise et moi.

FRED : « Annie Ernaux est, pour moi, un grand écrivain. Elle tire de son expérience personnelle l’étude sociologique d’un moment donné, d’une époque, d’un âge. Mémoire de Fille, aux Editions Gallimard, son dernier livre , nous plonge dans l’été 1958, celui de sa première nuit avec un homme dans une colonie de vacances. 
« J’ai voulu oublier cette fille, l’oublier vraiment, c’est à dire ne plus avoir envie d’écrire sur elle... C’est le texte toujours manquant. Toujours remis. Le trou inqualifiable. »
fait, un moment fondateur qui forme enfin « projet d’écriture » en aller et retour entre la jeune fille de 58 et l’écrivain d’aujourd’hui septuagénaire.(Elle-Je) Des pages remarquables, souvent très dures qui restituent admirablement le contexte, les événements, les étapes de ce moment d’existence. Il fallait aussi penser :
 « Un jour, il n’y aura plus personne pour se souvenir. Ce qui a été vécu par cette fille, nulle autre, restera inexpliqué. »
C’est alors que le « je » prend une valeur collective. Parler de soi pour que le lecteur se reconnaisse.
On écoute Fred lire passionnément un extrait de Mémoire de fille.

Où l’on retrouve Lorette Nobécourt lue par FRANCK G : « Lorette » aux Editions Grasset. Comment, quand, pourquoi, Lorette deviendra-t-elle Laurence.Une re-naissance. L’eau rance, l’or en soi !!!Changer de prénom pour échapper à sa famille. Compter les lettres. S’adonner à la numérologie. S’appuyer sur la langue des oiseaux, le sens caché des mots.
Lacan y voit un codage amplificateur du sens des mots et des idées.
(Ouh,là ! J’ai du mal à suivre, Comment vais-je me sortir de là demain en rédigeant le compte-rendu ?)
L’échelle de Bovis et son taux vibratoire !!!
(Quelqu’un pourrait-il se tracasser de mon taux vibratoire à moi ! Au plus mal dans l’échelle de mes ignorances subconscientes et abyssales, mais conscientes quand même, en ce moment précis !!!)
Qui est le Bovis dont vous parlez ?
Vu sur GOOGLE-QUI-SAIT-TOUT. La Chaudronnerie l’a mené tout droit à la radiesthésie, puis à l’énergie vitale d’une pomme ou /et d’une framboise.
Tout cela, fort instructif, pour conclure, je crois, que le livre de Lorette-Laurence finit bien. Elle lira la poésie de Tanaka Yasuki ou Yasuki Tanaka, un Japonais.

MARIE-ANNE : Etienne KLEIN scientifique renommé pour ses conférences, a fait paraître des livres de vulgarisation sur le TEMPS. Que savons-nous du temps ? D’où vient que le temps passe ? Et passe-t-il vraiment ? Une lecture très abordable. « Les petites conférences » éditéés chez Bayard.
« La septième fonction du langage » est un roman de Laurent Binet paru aux Editions Grasset. Le point de départ du livre est la mort de Roland Barthes renversé par une camionnette de blanchisserie en 1980. L’hypothèse est qu’il s’agit d’un assassinat.... On suit deux enquêteurs dans la découverte d’une société secrète... A lire pour savoir comment on peut tordre l’Histoire.

CATHERINE : « Anagrammes à la folie » de Jacques Perry-Salkow et Sylvain Tesson. Collection Pocket. Mélanger les lettres d’un mot pour en former un autre. Un sens caché dans les replis-créations fait naître une autre lecture, révèle mille rêves.Un livre très ludique et très divertissant. Une bouffée de bonheur. « Farines animales » devient « Arsenal si infâme ». A vous de jouer.

ARLETTE : « Souriez, vous êtes en Tunisie ! » Une pub de tour operator ? Non un livre. De Habib Selmi, Editions Actes Sud. Plus on avance mieux c’est écrit. Evolution du pays en cinq ans et sa réalité cachée.
Puis « Remonter la Marne » de Jean-Paul Kauffman. Aux éditions Fayard.
-  « Pour la grande marcheuse que je suis, dit Arlette, remonter pas à pas le cours de la rivière la plus longue de France dans sa géographie imprévue, est une belle aventure. Un nom de batailles et de taxis. Une Histoire d’hier qui renvoie à aujourd’hui.

Jacqueline R et Françoise ne réussissent pas à caser leur lecture alors que le temps qui n’a pas suspendu son vol est largement dépassé.Le café de Paris, qui semble avoir adopté un « temps d’été rallongé » va fermer ses portes.

Au jeudi 12 mai. Même endroit. Même heure. D’ ici là, belles lectures.

JM

N’oubliez pas le coffre de la voiture de Franck Collin.