LGL du 8 décembre

mercredi 14 décembre 2016, par Webmestre

Sarah, Marie-Anne, Bertrand, Jacinthe, Françoise, Catherine, Geneviève ,moi.

Sortent des sacs, les livres de Atiq Rahimi, Mariette Navarro, Carole Martinez, Albert Jacquard, Marcus Malte, Honoré de Balzac, Richard Millet, Gilbert Garcin, Sylvain Tesson.
Les échanges vont bon train alors qu’arrivent les Jurançon petits ou grands, autre bière ou chocolat chaud.

Deux livres lus par Françoise « Syngué Sabour : Pierre de patience » de Atiq Rahimi, prix Goncourt en 2008. Kaboul pendant la guerre . Une épouse, au chevet son mari guerrier, blessé d’une balle dans la nuque. Elle entame un long monologue vers lui dans le coma tandiq qu’explosent les bombes . Elle fait de l’homme inerte sa « syngué sabour », sa pierre de patience.Un flot de paroles sur toute sa vie, jusque là tues. Aux éditions P.O.L .
« Terre et cendres ». En Afghanistan encore, pendant la guerre contre l’Union Soviétique. Un vieil homme marche vers son fils afin de lui annoncer la mort de sa famille. Il parle, pense, se souvient. Paroles nues dans un tutoiement étrange qui dit la souffrance, la solitude, la peur de n’être pas entendu, l’impuissance devant l’insoutenable vérité. Editions P.O.L ou Folio. 

« Plusieurs aussi sont là, au beau milieu de leur époque mais Carcasse particulièrement est au seuil, caresse du pied le seuil, se tient là avec au visage une impression d’absence qui cloche beaucoup avec le reste. »
Ainsi commence le livre de Mariette Navarro « Alors Carcasse » dans une très belle édition Cheyne. Carcasse c’est moi, c’est vous, c’est nous. Carcasse nous ressemble, te ressemble Geneviève qui en parle si bien. On voudrait être contre ce qui nous entoure ? On doit faire avec ? Franchir le seuil ?

C’est la fin du cours de Taï chi. Fred descend l’escalier au moment où Sarah nous parle de Carole Martinez et de son deuxième roman, « Du domaines des Murmures ». Roman historique à dimension universelle. La jeune emmurée trouve la liberté. Elle a choisi l’enfermement pour échapper à un mariage obligé organisé par un père qui se fera violeur. Pour la punir. Un terrible drame poétique plein d’ élégance sur fond de croisades et de Moyen-âge Folio.

Deux livres dans les mains de Marie-Anne. Celui de Marcus Malte, « Le Garçon » , publié par les très chics éditions Zulma. Prix Fémina 2016. L’histoire d’un être sans nom. Il se met instinctivement en chemin en 1908. Et c’est l’épreuve du Monde. Un immense roman sur la condition humaine qui aurait pu faire changer les croyances d’ Albert Jacquard , si il l’avait lu . « Dieu ? » aux éditions Stock-Bayard.

-  « L’autre livre Bertrand ? Celui qui a marqué ta vie ? »
Pas eu le temps d’en parler la dernière fois du Père Goriot de Balzac. 
« Goriot mettait ses filles au rang des anges et nécessairement au dessus de lui, le pauvre homme ! Il aimait jusqu’au mal qu’ elles lui faisaient. » Tout est là. La pension Vauquer et ses pensionnaires, Rastignac, Vautrin, Delphine , Gobseck, Anastasie, Bianchon, La Comédie Humaine : scènes de la vie privée.

« J’ai vu s’éteindre, à Siom, sur les hautes terres limousines entre les années soixante et le début de ce nouveau millénaire, le monde rural dans lequel je suis né. » Richard Millet .
Un roman éclatant dit Jacinthe. Aux éditions Gallimard.
Et moi je pense à Bergounioux, Michon et Marie -Hélène Lafon.

Des maquettes faites de bouts de ficelles, de cailloux, de colle, de débris, d’éclairages bidouillés, de montages inventés pour faire vrai, puis des photographies des plus surréalistes. C’est le monde intérieur de Gilbert Garcin dans « Le Témoin ». Filigranes Editions. Rappel plein d’humour de l’absurdité du monde. Dans le sac de Fred.

Dans celui de Catherine, « Les forêts de Sibérie » de Sylvain Tesson. Prix Médicis des essais en 2011. Ecrivain-voyageur-baroudeur. Six mois de vie solitaire sur les bord du lacs Baïkal pour tenter de trouver le bonheur entre espace et silence. . Aux Editions Gallimard. En Poche ou Folio. A la médiathèque.

Dernier jeudi. 2016 s’achève parmi les passions afghanes de Françoise, les admirations et les terreurs de Marie-Anne pour Malte, les émouvantes photos de Garcin, les solitudes de Tesson, de Carcasse sur son seuil, d’Esclarmonde l’emmurée, de Millet dans ses souvenirs et du père Goriot le sacrifié.

Au 12 janvier. Même heure. Même endroit.
D’ici là, belles lectures à toutes et tous.
Douceur et sérénité vous accompagnent en cette fin d’année.

JM