Comment se déroula cette journée du 15 octobre, qui vit des livres se répandre dans Fougères, une valise à la main.

dimanche 20 novembre 2011, par Webmestre

Le matin, nous allons à Louvigné du Désert, pour cette chanson de Jacques Bertin, qui commence ainsi :
« Louvigné du Désert, arrêtons-nous nous irons boire
Dans un petit café ouvert aux premiers froids de la mémoire
Aux amis évanouis déjà perdus parmi les ombres
A ceux que j’aimais tant je crois et que j’ai oubliés »
Ahmed Kalouaz aime les chansons de Jacques Bertin. Il demande par mail : « Aurons-nous le temps
d’aller jusqu’à Louvigné du Désert samedi matin ? C’est une vieille histoire qui a un rapport évident avec mon écriture. »

Nous allons à Louvigné du Désert, boire un café. La télé diffuse la finale de la coupe du monde de rugby, les lunettes rouges de l’enseigne d’optique clignotent et dans l’église des femmes s’affairent. La voûte en bois de l’église est sculptée, têtes de cochon, canards, poissons. Les Tricotages de l’AA ont délocalisé, ateliers vides mais grosse voiture devant l’entrée et surprenante plantation de buis taillés.

Nous allons à Louvigné du Désert, et puis nous revenons. Tours et détours dans la campagne, par la forêt, le Cordon des Druides, il fait beau.

L’après-midi, aux Urbanistes, nous sommes nombreux à l’atelier d’écriture, 16 inscrits, la première fois que nous sommes autant.
Dans cet espace particulier, du samedi au dimanche, beaucoup de choses s’écrivent, lettres, dialogues, épitaphes, brocante intime, petits textes ponctués par deux notes sur le piano.

Le soir, toujours aux Urbanistes, lancement du projet Des Livres dans la ville et Lecture-rencontre, 55 présents, la première fois aussi que nous accueillons tant de monde.

Catherine Cousin, notre présidente, fait un petit discours. Elle parle de notre projet, « Page blanche invite Ahmed Kalouaz », des 11 biblio-valises qui vont être installées dans Fougères, des soutiens que l’on a reçus de la mairie, de la librairie Mary, et surtout des parrains, ces fougerais qui ont choisi de mettre en leur nom un livre dans les valises. Quelques 50 parrains pour 90 livres parrainés sur 200 en circulation.
Catherine n’oublie pas Aline, qui nous a quittés en juillet dernier, elle lui dédie cette année « Spéciale Ahmed Kalouaz ».

Evelyne Gautier-Bouguet, adjointe à la culture, prend ensuite la parole. Elle met en valeur notre « action-citoyenne », nous nous engageons (et ça n’est pas un vain mot dira-t-elle) sur le terrain pour diffuser la culture, aller vers un public, faire connaître une œuvre.

Et puis Ahmed Kalouaz lit. Ou plutôt, il conte, raconte, autant qu’il lit. Il nous embarque. Dans ses textes, dans ses histoires. Il parle de la genèse de ses textes, de rencontres, d’échanges, de lieux, de gens, de son père, de sa mère. Il parle et ses mains parlent avec lui, nous interpellent, nous font signe, on en redemande.

Frédérique Niobey