Nouvel article

dimanche 23 septembre 2012, par Stéphane Mahéo

Comme à chaque rentrée, on a les odeurs du bois des bureaux d’écolier, de l’encre.
On a la vue de la couleur violette, inévitablement sur les doigts au bout de quelques heures à la première leçon de mathématique...
ça remonte, loin, très loin, on n’y peu rien, c’est marqué dans notre mémoire.
On revoit les cartes accrochées sur le tableau sur pieds, aux faces pivotantes.
On repense aux Leçons de Choses, à l’étude de la noisette, de la châtaigne, de la pomme, de l’orange un peu plus tard sur la saison qui descend vers l’hiver...
ça avait à voir avec le temps, une évidence du cycle des saisons...
Nous remplissons poches et sacs de petits coquillages, et tout au long de l’hiver jusque tard vers le printemps suivant, nous trouverons l’éclat du mica sur le bout de nos doigts que nous agiterons pour compter certaines opérations !
Avec un peu d’imagination on sentira le gout iodé des derniers bains de mer...
jusqu’à la sensation des doigts engourdis et chiffonnés d’avoir trop séjournés dans l’eau. Période de rentrée, on regarde nos petites boules d’amour aux cheveux et boucles blonds lâchées sur le macadam de l’école.
Hier, c’étaient nos enfants, aujourd’hui, les petits-enfants courent et, foulent le bitume, cachent le doudou au fond d’une poche, squattent les étagères de la bibliothèque...
Une nouvelle rentrée pour l’enfant, le seul qui continuera à jouer dans sa tête, pendant que les autres égrènent les tables de multiplication, la grammaire et les temps...
qui naviguent d’hier, avant hier, demain : le futur qui anticipe, participe ou l’inverse...
et le temps présent, tout ça il l’entend. Mais il ne sait pas encore qu’il est l’enfant à la Prévert...
— « Broum broum broum… » font ses lèvres, et le voilà parti, taillé la route… de la vie !
Stéphane M. alias Sam