Jeudi 13 octobre 2022

La Grande Librairie
13 octobre 2022 à l’Audace

A 18 heures, notre rendez-vous toujours bienvenu, peut-être encore plus aujourd’hui par ce jour gris et pluvieux bien automnal. Jacqueline qui relate chaque fois ces rencontres mensuelles est absente mais m’a déposé son livre choisi et ses remarques. Je serai sa porte-parole auprès de Stéphane, Geneviève, Arlette, Nelly et de Marie-Agnès que nous accueillons pour la première fois.
Avant d’en venir à nos lectures, nous partageons à bâtons rompus sur l’écriture, les ateliers d’écriture, les petits et les grands carnets, la correspondance, les mots, les beaux mots comme fulgurance, cucurbitacée, cucurbite. Les propos sont chaleureux, joyeux autour d’un verre pour les unes d’un vin moelleux ou sec, pour les autres d’un thé ou de tisane.
Je sors le livre de Jacqueline, c’est La Décision de Karine Tuil, collection blanche chez Gallimard. Je lis Jacqueline qui nous dit que « la vie intime et professionnelle d’un juge d’instruction anti-terroriste s’y entrecroisent, s’y entrechoquent l’une et l’autre jusqu’au drame. C’est un livre d’une grande humanité montrant forces et faiblesses de ses personnages confrontés à des situations politiques gravissimes. On y découvre la vie quotidienne et secrète de la brigade anti-terroriste secrètement enfermée dans une partie du Palais de Justice de Paris. »
Comme j’ai la parole, je la garde pour présenter mon coup de cœur : une biographie de la poétesse Forough Farrokhzad, poétesse icône iranienne ayant vécu de décembre 1934 à février 1967. La biographie est intitulée L’oiseau captif (éditions Stéphane Marsan, livre de poche) et a été écrite par Jasmin Darznik née à Téhéran mais vivant en Amérique dès ses 5 ans. Elle est docteur en littérature à l’université de Princeton. Elle emploie le « je ». Cette biographie d’une femme libre qui brise les conventions et se consacre à la poésie (je lis une partie de la note de l’autrice) fait fuser des réflexions, entre autres l’évocation d’autres biographies comme celle de Dominique Bona, Colette et les siennes. Nous parlons aussi du livre de Florence Naugrette, Juliette Drouet compagne du siècle et aussi d’Annie Ernaux, prix Nobel de Littérature de cette année. L’emploi du « je » rappelle à Stéphane comme il avait débloqué son écriture lors de l’exposition de Maëlle sur Sarajevo à la fin du siècle dernier pas si lointain.
Je lis ensuite un poème de Forough extrait de son Œuvre poétique complète, Editions Lettres Persanes.
…
O toi les yeux rivés sur la route
C’est moi qui viendrai vers toi
Sur les ailes du vent coureur du monde
Je viendrai te chercher avec joie

Vient le tour de Nelly qui a deux coups de cœur. Une autobiographie, celle de Ménie Grégoire intitulée Telle que je suis. Pour beaucoup elle est un nom, un prénom, une voix de radio mais dans ce livre Nelly nous présente « une femme déchirée avec un père redouté et adoré et une mère effacée ». Elle est en cours de lecture de ce livre paru en 1976 et édité en poche. Elle nous présente ensuite un autre livre Sagesse d’ailleurs pour vivre aujourd’hui, maison d’éditions Les arènes. C’est une sorte de bible qui évoque onze passeurs des peuples racines et célèbre des valeurs opposées à la pensée rationnelle comme l’intuition, le don, le partage. Il existe aussi en livre de poche.
Arlette prend le relais et nous présente Je bois le vent, un singulier voyage au Soudan. L’auteure est Gesine Auffenberg, c’est un livre traduit de l’allemand qu’Arlette nous évoque admirablement. Voici un petit extrait de la quatrième de couverture. « Je bois le vent rappelle les fulgurances de la correspondance de Rimbaud tant Gesine Auffenberg possède l’art de dire l’essentiel en peu de mots, la beauté fugace ou éternelle des lieux et des êtres ». C’est un livre unique, imprimé en large vision et emprunté à la médiathèque.
Il est 20 heures, chacune va maintenant repartir vers son sweet home, le cœur ravi d’avoir été tellement en harmonie, d’avoir partagé si chaleureusement.

Bonne lecture et au mois prochain, deuxième jeudi du mois.

Jacinte